EAC Team Trail Aventure

L’ORIGOLE  78Km 2000D+

Après 1 semaine de la Menestrail (cf mon CR) je m’attaque à l’Origole…

Cette semaine intermédiaire c’est résumée à l’optimisation du repos, 1 seule sortie de 45’ plus séances d’électrostimulation. Je sais que ce n’est pas raisonnable de se lancer dans ce trail exigeant avec un taux d’abandon élevé (environ 50% de finisheur en 2010) mais j’ai déjà expérimenté et  je ne fais pour autant de contre-performances sur la seconde course et quand on aime…Donc cette course de 75km annoncés initialement mais fera 2 bon kilomètres en plus. Avec un départ à 23h donc grande partie la nuit, elle est composée de 3 boucles en total autonomie la boucle « Orlande » de 30km, la boucle « coupe gorge » de 22km, et la boucle « Artoire » de 25km. C’est un parcours réputé technique, usant mais cela n’empêche pas que la course est à guichet fermé soit 400 coureurs.  Cette course qui fait figure d’épouvantail dans le milieu du trail est pour moi alors très attirante.

J’arrive 2 heures avant le départ afin de me préparer en toute sérénité. Petit coup de fil de coach Seb qui en profite pour me faire un petit débriefing des coureurs du club qui ont fait le tour du canton (BRAVO à tous) et me souhaiter bonne chance (mais qu’il est gentil ;))

Le gymnase où se fait le retrait des dossards sera également le lieu névralgique de la course puisque c’est ici que se finira chaque boucle. Prise du dossard, on me fait cadeau d’un bonnet orange brodé L’Origole. Je m’installe pour somnoler un peu, les coureurs arrivent progressivement, cela a un petit goût de Saintélyon. 22H je me prépare et comme il fait frais je mets 2 couches plus une veste  SALOMON ;;) mais je reste en short, on a rarement froid aux jambes,  2 paires de gants plus des Buff en secours que je mettrai en plastron si le besoin se fait sentir. Côté ravito perso je prends l’option du sac à dos afin de prendre le matos obligatoire, l’eau et les gels.

Après le briefing nous nous dirigeons dehors, il fait effectivement froid, l’herbe est gelée mais ce que je me suis mis sur le dos suffit.

Le départ est donné pour la 1ere boucle celle de 30km la plus longue mais soit disant la plus roulante. Donc nous quittons la ville en même temps que la course qui se contentera  de cette boucle. J’aime pas, ç’est trompeur sur l’allure à tenir et l’on ne sait pas où l’on se situe …

Boucle 1 ; Orlande  30km 660D+

La 1^ère partie est en effet très roulante mais l’on arrive rapidement en sous-bois en longeant des ruisseaux. Peu après c’est une forêt de pins avec ce sol mou caractéristique. Les organisateurs se sont amusés à nous faire monter/descendre sans cesse la colline c’est marrant au début même si cela ressemble à rajouter virtuellement du km/déniv (si t’es pas content t’as qu’à pas venir L). Passage par les étangs de Hollande baignés dans une brume et un silence inquiétant, je suis dans un no man’s land, personne devant personne derrière. Nous passons devant le beau Château des Mesnuls qui est illuminé cela nous ramène un peu à la réalité.

…Côté sensations  Cela se passe bien je reste en sous régime, j’essaye d’être régulier dans la prise de gels et prends mes pastilles saltsticks toutes les heures. Tout çà est suivit de single track en dévers et agrémenté de chemins classique de sous-bois. Y a de la flaque mais bien moins qu’à la Menestrail, qui plus est avec mes chaussettes étanches je ne sens que le frais de l’eau, même pas peur! Un peu plus de 3h08 et j’arrive au gymnase. On m’annonce à la 15^ème place. Je change les piles de ma frontale, un demi verre de coca, un demi tuc et je repars (cela me prends moins de 9 minutes).

Boucle 2 ; Boucle de Coupe Gorge 22,5km 270D+

Je ressort du gymnase pour rentrer dans le froid, mais je me réchauffe vite. Cette 2^ème boucle dite du « coupe gorge » dans la forêt de Rambouillet est plus roulante. La boue est présente mais sans plus, je me cale dans les pas d’un autre coureur qui a un rythme qui me convient bien, mais je finis par le dépasser dans une descente semblant plus à l’aise que lui dans ce secteur. Passage près de l’étang du Gruyer. Il y a quelques côtes pas trop difficiles hors sentiers, les ronces s’accrochent à nos mollets mais sans gravité. Je n’ai pas de grands souvenir sur cette boucle qui me prendra 2h23

2^ème et dernier passage au gymnase, on m’annonce 10^ème, super le top 10 c’est très positif. Je commence à fatiguer mais moralement cela pousse à se faire violence pour rester dans ce classement. Cette fois-ci  je ne change pas de pile et ne recharge pas en eau (ce fut un tort). Arrêt d’à peine 5 minutes

Boucle 3 ; Boucle de l'Artoire 25km 970D+

Cette boucle est réputée comme la plus dure et cela est confirmé par le ratio km/déniv’. Maintenant  le moral prends le relais. Il y a encore de longues lignes droites où courir est obligatoire si l’on ne veut pas se faire rattraper ou l’on peut rejoindre les autres qui sont devant. D’ailleurs à un point de passage un bénévole qui fait le pointage me dit qu’un coureur est 200m devant. Yes… je touche le top 10 du doigt. Et en effet à l’avantage d’un passage dans une ville endormie je l’aperçois. Je ne m’enflamme pas (de tout façon je n’ai plus la flamme…) et le rattrape au train. On discute un peu, il est fatigué moi aussi. Malgré tout sur le plat j’ai une vitesse supérieur à la sienne donc je le dépasse naturellement.

On retrouve les sous-bois de la vallée de Chevreuse que je connais puisque je l’ai parcourue lors de la défunte course « trail de la vallée de Chevreuse ». Des chemins vallonnés, du sable, des rochers c’est très joli même si à l’instant je n’ai plus l’esprit d’en profiter. Mais enfin les côtes m’autorisent à marcher…Au loin malgré ma vitesse de ministre, je rejoins la frontale que j’apercevais au profit du terrain. On parle, il est cramé comme moi et nous nous suivons un moment.

Encore une fois ma vitesse naturelle en descente me fait prendre l’avantage. Mais moins de temps qu’il en faut pour le dire la tête tourne, je prends de plein fouet une hypo. Vite je m’arrête et prends un gel, un peu d’eau, le coureur me rejoint, s’inquiète de mon sort et prend le large. C’est reparti et rapidement je ressens l’effet du glucose, je trouve un regain d’énergie et finalement le rattrape.

 2^ème hypo au bout de 10 minutes et rebelote, je m’arrête il me re-dépasse,  gel+eau, ça va mieux et je le re-dépasse. Le soleil se lève petit à petit rajoutant un peu de fraîcheur. Cà vallonne à mort mais il ne reste plus grand-chose. J’ai soif mais il ne me reste presque plus d’eau, il faut que je me rationne.

J’arrive vers la civilisation via un chemin en long faux plat mais je me force à trottiner, je veux cette 8^ème place. Il fait maintenant jour et la frontale n’est plus nécessaire. Je reconnais enfin le chemin du début de la dernière boucle qui rejoint le centre du Perray en Yvelines. Mais là je craque, j’alterne marche et course, la marche est prédominante, en plus je n’ai plus d’eau. Dernier coup de rein je rejoins une dernière fois le gymnase.

Stop ; 9h46 et 8^ème sur  400 partants…Il semble que la course fait plutôt 78km. Petite interview on me donne une polaire avec finisher 2012 de l’Origole brodé côté cœur et enfin je me pose, enfile les cocas et tout ce qui me tombe sous la main.

Bilan ; la course ne m’a pas semblé pas aussi dure que cela techniquement à part l’heure de départ qui fait passer la majorité de la course de nuit, la 1^ère partie de montagnes Russes. Ce fut beaucoup moins boueux qu’à la Menestrail et le froid fut supportable. A part les 2 hypo et d’être prit de lassitude après 8 heures de course j’ai eu de bonnes sensations. Il semblerai que la course n’est pas été perçue de la même façon pour tout le monde puisque sur 400 partants seulement 157 sont arrivés au bout.

Difficulté ; 4/5   Intérêt course ; 4,5/5   Balisage ; 5/5

Après 2 jours de repos complet je n’ai presque pas de courbatures comme quoi le corps a des ressources insoupçonnées…

Au passage c’est ma dernière course sans bannière, maintenant j’essaierai de porter haut et fort les couleurs du club !!!

Wil