CR Menestrail de Moncontour
CR Menestrail de Moncontour 53km 1800D+ dpt 22
Vous voulez de la nuit, il y en a eu…Du vent ? Pas trop pour cette fois….De la boue ? Alors là vous allez être servit…
La Menestrail de Moncontour dans le département 22 à tout pour plaire pour ceux qui aiment les trails authentiques, un départ de nuit, de la technicité, des passages roulants pour la relance…Réputée comme l’une des courses les plus dures de Bretagne avec une distance qui me convient bien soit 53km avec 1800 mètre de D+ je ne pouvais que me placer sur la ligne départ.
Côté entrainement ce ne fut pas le top, ennuyé par des soucis digestifs et un début de périostite, je n’ai pas pu enquiller le volume qu’il m’aurait fallu…Mais bon we’ll see.
J’arrive 1 heure avant le départ , afin de prendre le temps de me préparer. Moncontour fait partie des plus beaux villages de France mais à l’heure qu’il est on n’y verra pas grand-chose. Il fait maussade avec un léger crachin (qui nous suivra une bonne partie de la course), cela promet d’être humide !
Prise du dossard avec en cadeau un beau t-shirt dans le gymnase du village et retour dans ma voiture afin de me préparer.
Côté matos ce sera mes habituelles Salomon Speed Cross parfaites pour l’occasion. J’ai également sortie ma botte secrète des chaussettes étanches de chez Sealskin qui me permet de garder les pieds au sec. Pour l’hydratation/Alimentation je prends l’option d’un bidon simple+ d’une petite flasque supplémentaire en secours car la 1ère boucle fait 26km + 4 gels café pour le coup de boost.
Etant donné la soit disant difficulté du parcours je planifie une durée inférieur à 5h45 qui semble lente mais la course se gagne sur la base de 4h30.
Nous sommes 400 au départ nombre maximum atteint, la course est complète depuis quelques semaines. Je sais que le niveau moyen du peloton est plus fort que chez nous en Normandie donc je me place un peu en retrait de la tête.
Le départ est lancé avec en guise de pistolet un fumigène qui nous précède pendant le tour de piste.
C’est parti sur un rythme soutenu, je suis dans les 50 (pas kilomètres ;)) et je ne me sens pas trop mal même si comme à mon habitude je pars un peu vite. 1er passage dans le village encore endormi, oups çà glisse sur les pavés et quelques coureurs frôlent déjà la chute. Nous quittons la route pour un chemin de campagne, par lequel nous descendons dans la forêt. Cela s’avère déjà boueux mais ce n’est qu’un petit avant-goût. Dans la lumière des frontales nous devinons parfois un peu tard le terrain et ses pièges, les pieds prennent déjà le frais mais même pas peur car avec mais chaussettes mes petons restent secs. Et là je m’aperçoit que j’ai perdu ma veste que j’avais accroché à mon porte gourde, je fais demi-tour puis me ravise car il est impossible de savoir où elle est, avec un peu de chance un coureur la rapportera à l’arrivée ( je ne la récupérerai pas L)
Ces portions de sous-bois sont agrémentées de routes goudronnées qui permet de relancer et pour moi çà passe bien peut être grâce aux séances chocs de coach Seb’.Parfois le terrain se fait plus technique avec de la boue au niveau du mollet qui casse le rythme + quelques petits raidillons et franchissements d’obstacles...
J’arrive au 1er ravito, J’ai plutôt bien tourné puisque je mets 2h08 pour faire les 26 premiers km, soit 20’ de moins que mes estimations les plus optimistes, c’est trop rapide !
Etant donné qu’il se trouve sur le lieu de départ je vais vite fait chercher ma veste de secours car j’ai un peu froid avec le crachin constant. Il fait presque jour et le terrain est tout de même plus lisible. Les jambes sont encore fraîches et je maintiens l’allure. Au bout de quelques minutes nous finissons 4 coureurs et moi- même à former un groupe à l’allure similaire. Nous passons par des chemins au terrain souple fraîchement défrichés dans les fougères. Ensuite le balisage se prolonge à même la rivière, l’eau monte jusqu’à mi mollet, du coup elle s’engouffre dans mes chaussettes étanches…Je ploc un moment mais c’est vite oublié. Je suis en 2ème position sans faire attention au balisage. Style Lemming je le suis, on s’arrête tous au bon d’un moment car cela fait plusieurs mètres qu’il n’y plus de balisage…On jardine, on fini par trouver un balisage qui s’avère être une portion du retour. On aperçoit le peloton plus loin pour revenir sur le droit chemin mais du coup nous avons perdu quelques dizaines de places et un dizaine de minutes. Un peu dégouté mais c’est de notre faute. On Passe des rivières, de la boue, cela demande plus d’énergie qui commence à me manquer. Je prends un peu de gels au café avec de l’eau plate avant le prochain ravito(km32).
Arrivé à celui-ci je prends une demi-banane un peu de coca. Les jambes commencent à être émoussées et je vais beaucoup moins vite qu’au début fatigué par les changements de rythmes avec des passages d’arbres couchés, glissades contrôlées,…Sur les portions bitumés je vais beaucoup moins vites les jambes sont dur mais je me force à courir. Moins de 6h est encore tenable mais il ne va pas falloir trop faiblir.
Le vaincu
Dernier ravito il reste environ 8km et là à la moindre élévation du terrain je marche, influencé également par le fait que d’autres marchent. Les jambes sont raides le moral craque mais j’essaye malgré tout de relancer de temps en temps. Le coureur derrière moi me pousse à relancer mais je le fais sans conviction. Malgré tout cela sent l’écurie et comme à mon habitude je réussis à trouver des ressources insoupçonnées finir les 2 derniers kilomètres en accélérant pour doubler quelques coureurs plus cramés que moi. Dernier passage de boue jusqu’à la piste, encouragés par de nombreux spectateurs. Je vois ma famille qui m’attend. Je prends ma fille par la main et l’emmène avec moi jusqu’à l’arrivée, çà c’est du bonheur en boite !
6 :06 :48 c’est au-dessus de mes prévisions , je pense être sous les 6h si ne m’étais pas égaré. Je paye aussi ma gestion de l’alimentation sur la fin qui s’est résumé au final à 2 gels de café et à peine 1 litre d’eau, en 6h, mais c’est toujours mieux que d’avoir des nausées.
Je conseil vraiment cette course atypique difficile techniquement mais très bien équilibrée.
Difficulté ; 4/5 Intérêt course ; 4,5/5 Balisage ; 4/5
Le vainqueur Jérome Lucas en 04:35:53
Maintenant c’est repos toute la semaine car ce n’était qu’une mise en bouche. Direction Samedi 23h pour L’Origole pour 75km et 2000D+ à Le Perray en Yvelines qui à la réputation d’être encore plus difficile…Ouaouhhh!
Par Wilfried